mercredi 26 avril 2017

Lettre ouverte en cet instant (1)


Illustration de Jessie Willcox Smith (1863-1935)

L'hébétude est une sorte de Perplexité émerveillée.
Suis-je née en Cela ?
Est-il important de parler de soi ?
S'il était possible, un seul moment, de se dissoudre en Cela, alors, je serais cette Eclipse.
Cette Permanence en Son Unique Éloquence.
Le fait de s'évanouir en Lui, est assurément faire ce pas et proclamer : ce n'est pas moi.
Je n'ai pas changé.
Il s'est déployé.
Les Ailes de La Proximité effleurent en cette Grâce, les soies du Ciel.
Les yeux se sont voilés des mille voiles de Sa Pudeur.
Lors que ces drapés flottent en La Vision, il est comme L'Apparition.
Le Cœur frémit.
Je sais que Cela est depuis La Lumière de L'Origine, Sceau de La Prophétie, Complétude de L'Unicité en Sa Totalité.
Verbes qui s'extraient des Nues de La Source.
Soleil et Lune tout à la fois.
J'aspire en ce qui est Sa Seule Réalité, Lui, Ô Lui, La Resplendissance de Lui, à témoigner et à renouveler mon serment.
Je suis la petite fille qui n'a pas dix ans.
J'entre en cette solennité dans la chambre.
Je tremble d'une indicible exaltation.
C'est Le Cœur qui reçoit.
Suis-je ?
Je fais ce serment : Seigneur de mon Âme, je Te glorifierai de Ta Sainte Gloire.
Je ne suis qu'une petite fille.
Je marche et je joue, comme tous les enfants.
Je ne sais rien.
Il est Là.
Je L'aime.
Je ne suis pas la vie, Il est La Vie !
Il est devenu ce Confident depuis que j'ai six ans, lors qu'il se passa cette étrange Révélation :
Ma mère avait coutume de nous laisser quelques courts instants pour faire de petits achats et me confiait la garde de mes petits frères et sœurs.
Elle me disait : L'oiseau vous surveille.
Chaque fois qu'elle sortait, j'allais de fenêtre en fenêtre et guettais ce fameux oiseau.
Je voulais le voir et lui parler.
Je me disais : comme il doit être gentil ! Comme il veille sur nous !
Un jour, n'en pouvant plus, je demande à ma chère mère : Mais où est-donc cet oiseau ? Je le cherche partout, partout et je ne le vois pas.
Alors, mon aimée maman, toute rougissante, me confie ceci : Oh, ma petite fille, je te demande pardon, ce n'est pas ainsi que sont les choses. En fait, cet oiseau n'est pas La Réalité. Mais il est un Dieu qui nous a créés et qui nous voit. Où que nous soyons, Il peut nous voir, même en nous.
J'écarquille les yeux et sens soudain une douceur naître et m'envahir telle une chaleur bienfaisante.
Je suis en un état d'Amour.
J'interroge alors ma mère : Dieu, peut-Il nous voir, même dans le noir ?
Elle me répond : oui, mon enfant.
Je ne sais pas ce qui se passe.
Je flotte.
Mon cœur semble s'élargir.
Je ne suis plus ici.
Je suis là-bas, quelque part que je sais Être.
Je n'en doute pas une seule seconde.
Je sais que Cela est Vrai !
Je me sens mue par une force amicale : j'entre à l'intérieur d'un placard, et je m'y enferme.
Je suis dans le noir.
Je tends la main.
Je ne vois rien.
Mon propre bras échappe à ma vue.
Alors, il se passe une étrange chose.
Je pleure d'Amour.
Je sens Sa Présence.
Je lui dis : Tu vois mon bras, alors que je ne le vois pas !
Je suis en un état indescriptible.
Tout L'Univers me submerge.
Je pleure de Joie.
Je me sens unie à Lui.
Je lui dis : j'ai un Ami.
Je ne suis pas seule.
Tu es mon Ami.
Depuis, L'ai-je jamais quitté ?
Tout ce que je sais, c'est que Lui ne me quitte pas.

Océan sans rivage


Voir aussi sur Naissance et connaissance
et sur Noblesse et Art de l'écu

samedi 22 avril 2017

L'esclave

Peinture de Petrus van Schendel (1806-1870)

        Depuis que Le Seigneur a ravi mon cœur, je cherche Le Roi
        Ô Toi qui me trouves, Tu es si Patient devant le cœur infidèle
        Le sol que mes pas foulent est devenu le Tapis que font ondoyer des ailes
        La fragile Amante est courbée sur la route du Retour, ainsi est plié son moi
        Ainsi, aussi, Tu relèves son frêle dos par la Grâce qui émane de Ta Clémence
        Car Là-haut, plus Haut, dans ce qui est Le Royaume Infini des Possibilités
        Tu es Celui qui envoie la pureté des regards à Tes Bien-Aimés
        Tu Souffles sur eux, et fais parvenir le Vent de la bienfaisante Semence
        L'esclave aime Son Roi, à Ses pieds demeure, jour et nuit
        Dans la Quête, sa faiblesse devient La Force, réunissant les contraires
        L'esclave aime devant Toi plier, s'allonger, car l'esclave a le désir infini
        Le désir qui le fait ainsi, attendre Ta Caresse, conquête d'une guerre
        Bataille menée dans la caverne secrète, dans la mendicité du silence
        L'esclave murmure des oraisons pour atteindre Ta Sublimité
        Comme l'enfant, saisit les mots, les répète en cette transe
        Sorte de pitance, les offre à Celui qui n'a besoin de rien, Éternité
        L'esclave aime parler de Toi, Magnificence, Souveraineté des Louanges
        L'esclave aime Te prier, Te demander, dans cette étroitesse
        Il est celui qui patiente avec l'entière certitude, l’humilité des Anges
        Lumière Bénie, recueillie comme on recueille la fraîcheur de l'Eau
        Comme on recueille l'ombre des arbres, l'Amitié que l'on tresse
        Lumière jaillie, doux murmure de l'Amant, le sillon des mots
        Ceux qui sont les poèmes que rapportent les nouvelles Suprêmes
        Ligne tracée dans le bleuté du ciel, Rencontre qu'on aime
        Fulgurance de l'effusion subsistante, là-haut, dans la nudité de l’Écho
        Dans la Richesse du Chant Originel, je m'en souviens
        Ton Appel est si Puissant que je m'évanouis en ce qui tremble
        L'esclave gît à Tes pieds, aime Ta Compagnie, là, je m'en souviens
        Je suis avec Toi, mon cœur bat si fort, ce me semble
        J'aime être l'esclave du Bien-Aimé, Tu m'offres cet horizon
        Tu m'offres l'échelle de la Servitude, plénitude du Voyage
        Sans cesse, perpétuel renouveau, merveille qui se partage
        Témoignage fervent, exaltation du printemps dédié au Compagnon
        Tout est Toi, en ce qui se sait, se voit, et ce qui n'apparaît pas
        Tout T'adore, même celui qui ignore Ta Présence, s'en retourne vers TOI.


Océan sans rivage

dimanche 16 avril 2017

Les ruissellements de L'Instant - Genèse de l'Amour 2



- Les Ruisseaux suintèrent des clapotis du délicat murmure. Chaque plissement se voulait rejoindre Le Souffle Primordial. Ce fut encore de langoureux appels. Car L'Appel précède L'Appel et Le veut Le retrouver. Il court aussi depuis L'Aube des Mondes, lors que Les ténèbres n'étaient pas obscurcissement, mais bien cavité qui se voulait pur recueillement. Le Néant n'est que l'illusion du Non-être, lors que Le Tout Commencement est L'Incréé ! Sur les plages que foulent les vagues des pas éthérés, les ourlets de ce qui doit se déployer est à se déployer jusqu'au plus intime de L'Univers, s'unissant en ce perpétuel Renouveau, baigné en Le Lac de La Virginité. C'est Là que se trouve Le Bassin Argenté arrosé des Lunes Aimantes. Elles sont les cycles de La Grâce qui se veut encore se rappeler au rythme du Souffle. Le Feu semble froid, or il est L'Actif des mouvements latents. Le Soleil Magistral soulève les Voiles de L’Obscurité et offre les Secrets qui sont en cette Niche que l'on nomme Tabernacle.

- Est-ce donc Cela L'Amour ?

- Pour chaque germe, il fut un Nom donné, et pour chaque Nom donné, il fut encore une multitude. Parfois, nous sommes à les compter, et parfois, ils adviennent en L'Inconnu de Leur Quantité. Ils sont issus du Mystère de L'Innommé. Ils semblent se froisser sur les Rives des Feuillets Immaculés, et pour toute chose, L'Encre où trempe Le Calame, Un Océan Impérissable et indéfinissable, reste inabordable par les yeux des indiscrets. Ils sont refoulés par de vaillants Soldats de Lumière. Celle-ci opère en le plus grand Fracas assourdissant. Les palpitations de cette Eblouissance de L'Origine se meut en une puissance que nul ne peut concevoir. Elle est tantôt suspendue, et tantôt survole Son propre Éclat. Les Anges qui veillent se disputent le droit de combattre contre les intrus. Ils attendent de les foudroyer. Celui qui s'en approche est à tout jamais en L'oubli de sa propre réalité. Il est à errer en des Limbes de Souffrance, car le seul souvenir qui lui reste est La Séparation. Il est encore à s'affaisser et à être hébété. Les secrets de son inertie hagarde sont alors les lamentations de L'Amant.

- Est-ce donc Cela L'Amour ?

- Celui qui oublie puis se souvient, sait. Il est alors en ce transport que crée en onde L'Intention du Tout Commencement. J'ai vu les cercles concentriques se dessiner telles d'ondoyantes Montagnes. C'est en leur sommité que les renouveaux perpétuels sont à se magnifier. Il n'est pas un seul instant de repos pour cette Danse. Sans cesse L’Écho renvoie à L'Origine du Premier Appel. Chaque cœur qui perçoit en son oreille interne, même en son infime, est alors en cette immobilité qui reconnaît les suaves prémices. C'est là que s'éclaire la cavité et lui donne à écouter. Lors qu'il est à se soumettre en La Vénérable Révérence alors, toute La Caverne de son être reçoit La somme des Rayonnements de ses possibilités. Il renoue avec L’Arbre de Lumière et ses branchages sont les mouvements du Voyage qui se veut enfin se déplier. S'il se détourne comme une sphère qui se veut persister dans l'obscurité, il est alors livré à ses instabilités. Il ne sait plus rien et s'accroche en l'infime part de sa réalité. Plus il est à ressentir les souffrances et plus son être sombre dans les assourdissants vrombissements des tumultes de ses voiles qui sont à s'épaissir et s'entrechoquent en se brisant sur les rives de L'Incréé où il se voudraient retourner. Les élans deviennent pulsation de destruction, car, les mondes inférieurs se voudraient l'engloutir pour s'être séparé de son Unicité. Plus il s'éloigne de la lumière, plus il ne sait plus qui il est. Les Ténèbres deviennent alors sa nature. Il est à dériver dans les affres de L'Ignorance et de La Cécité. Il voudrait appeler, mais il ne sait plus. Les souffrances deviennent muettes et pour remplir le vide des Ténèbres, il est à s'agiter en des compensations troubles et les actes de sa dérive ne sont plus que des tourmentes désespérées pour revenir vers Son Intégrité. Les douleurs envahissent chaque parcelle du Corps et gagnent les éléments vitaux de sa Réalité. Il est à se disloquer sur les parois de L'Oubli. Nulle Conscience de La Lumière, et seule Dimension de Son Éloignement en la plus sourde des ignorances. Les larmes deviennent des laves volcaniques qui brûlent toute perception de La Noble Lumière, sans pour autant anéantir la perception. Les pleurs sont les purulences des soupirs de La Séparation. L'Aspiration est encore, en ces zones inférieures, les soufres de la mémoire de L'Origine. Nul ne peut oublier en vérité. Tout est à vouloir s'unifier et s'unifier.

- Est-ce donc Cela L'Amour ?

Océan sans rivage

mardi 11 avril 2017

Oraison III


Sultan du cœur qui règne par delà les consciences
Seigneur, à ce jour, si les plus nobles n'ont pas accès à Toi
Alors qui suis-je qui souffre dans les tourmentes du Chemin?
Malgré mes imperfections, je ne puis imaginer autre Fin
Malgré les aspérités, je lutte en ce combat pour atteindre le Roi
Nulles aspirations en dehors de cette Destinée liée à la constance
Ta Présence est certes une certitude pourtant je sens ma défaillance
Le combat est une véritable Permanence
Seigneur, Toi qui possèdes les rivières d'abondance
Seigneur, Seul Digne de Sa Seigneurie
Aide-moi, délivre la créature que je suis des pièges de son âme
Seigneur, sois Son Gouverneur et appelle tes Hérauts afin qu'ils proclament
La nouvelle de Ton Règne Suprême
En cette cité, sois le Seigneur qui ordonne et sanctifie
Que Ton Ordre soit le Tien, que je m'efface en Ta Présence
Donne-nous l'Amour d'aller vers Ton Excellence
Seigneur, sois Celui qui éduque et donne les grâces
Je ne puis être digne de Toi, sans Toi
La nostalgie assaille mes entrailles et me fait brûler de mille feux
Cette énergie, cette vérité, dans ma faiblesse est un délire
Que faire pour ne pas me laisser envahir
Je vis parmi le plus malheureux
Penchée sur ce triste sort, je Te prie de me prendre sous le Manteau du Roi
La mort est mon Seul espoir, la mort de cette âme et la naissance dans une autre Demeure
Seigneur, de par cette ignorance qui est mienne, je T'implore de me préserver
Seigneur, de par la faiblesse qui est mienne, je T'implore de me raffermir
Car Tu es le Protecteur et Le Tout-Puissant
Empoigne cette infidèle, et rends-la croyante, donne-lui la Foi des Bienheureux.

Océan sans rivage

Et la Lettre engendra le Verbe

peinture arabe
 
Avant-propos


Le génie de la langue arabe, comme celui de tout idiome sacré, est essentiellement symbolique. Depuis Al-Ghazālī jusqu’à Ibn Atâ Allah en passant par l’élégant Jalal ud Din Rumi et le précieux Muhyi-d-dîn Ibn 'Arabî, les traités de soufisme comme la poésie musulmane, par les innombrables allusions subtiles qu’ils contiennent, témoignent d’une spiritualité à la fois d’une grande profondeur et d’une grande élévation. Tous ces auteurs puisent leur doctrine dans le texte révélé de l’Islam dont la symbolique universelle trouve sa source dans la langue arabe et donc dans son alphabet.

Comme la langue hébraïque, sa sœur aînée, l’arabe fait correspondre chacune de ses vingt-huit lettres (29 si on ajoute le hamza) à un nombre. Ces correspondances sont la base d’une des sciences d’interprétation du Coran, « `ilm al-huruf », la science des lettres qui permet de mettre en relation des mots et des concepts qui sont apparemment étrangers les uns aux autres...

Mais les nombres associés aux lettres ont en eux-mêmes une signification qui se surajoute au sens des mots et l’on voit sans peine qu’il y a là un champ d’étude inépuisable.

Ce recueil est un voyage, une dérive poétique dans le monde symbolique de la langue arabe, une approche amoureuse des lettres et du vocabulaire spirituel que nos maîtres ont forgé et enrichi depuis la révélation prophétique jusqu’à nos jours.


Jean d'Armelin

vendredi 7 avril 2017

Les ruissellements de L'Instant - Genèse de l'Amour 1


Voici ce qui se surprend au détour d'un Chemin.

- Sais-tu ce qui toujours m'interpelle au plus profond de mon être ?
- Dis-moi !
- Quel est donc Le Tout Commencement ?
- L'Amour sur Les flots bouillonnants.
- Sais-tu par quoi tiennent les Mondes ?
- Dis-moi !
- L'Amour en ces vagues jaillissantes.
- Qu'est-ce donc L'Amour ? Oh ! Dis-moi, qu'est-ce donc que L'Amour ?
- J'ai vu une bâtisse perdue dans les steppes de notre Âme. Elle avait pour nom Solitude.
Au milieu des vents qui se bousculaient, elle tenait en la patience d'un souvenir devenu perpétuel présent. J'ai vu les pierres une à une former l’Édifice. Leur ciment grossier offrait pourtant, les prémices d'une éclosion raffinée. L'Eau et la glaise s'unissaient en un tourbillon de Lumière. Les souffles et les feux épousaient la danse du pétrissage intense.
Les cuissons et les levées étaient multiples. Chaque pierre est devenue le mortier qui s'unifie à cette danse. Lors que la glaise atteint son pur modelage, les ténèbres se voulurent accueillir La Lumière.
Il se passa alors la plus grande des merveilles : la bâtisse devint un écrin Vivant. Tout s'éclaira en cette steppe et naquit Le Jardin.
- Est-ce donc Cela L'Amour ?
- J'ai entendu la respiration singulière des mers lointaines, et en leur profondeur, j'ai aperçu les étincelances des ondes subtiles. Il est des Flots qui se marient au Ciel de L'Orfèvre. La Vision d'un Œil gigantesque recèle les vagues dansantes de L'Azur de L'Origine. Sur les quintessences de L'Onde Première, L'Âme s'est étonnée des flux de L'Horizon. En leur mouvance, ont surgi les effluves harmonieuses du Verbe Éloquent. L'Encens a de même ondoyé et en volutes mélodieuses, les parfums ont embaumé Le Noble Jardin de L'Âme.
- Est-ce donc Cela L'Amour ?
- Les Sources des Montagnes Bleutées, ont appelé les Forêts Primordiales. La Voûte arborée est devenue Fleuve Seigneurial. Les Luxuriantes Majestés des Verdoyantes vallées se hissèrent, lors que naquit La Beauté des Ailes irisées de Lumière chatoyante d'un Oiseau Auroral. Il se mit à déployer les bienfaisances des ondes munificentes parvenues depuis Le Royaume Éthéré. Les douceurs extatiques alors se déversèrent sur L'Ensemble du Firmament. Les Rayons Du Premier Jour annoncèrent l'ondoiement des Parures Royales.
- Est-ce donc Cela L'Amour ?
- Le Souffle murmurait en ce Roseau Initial les langueurs de La Source qui se voulait conquérir le chemin des Montagnes. Les Ailes puisaient en L'Encre de L'Êtreté les Noms qui se voulaient se rassembler en rangs serrés. Ils avaient reçu cet Ordre Impérial et se fondaient ainsi en La Nuée des Lumières dansantes. Chaque vibration se savaient être Les Phrasées de La Pure Lecture. J'ai entendu les bruissements des feuillets et j'ai su que cela courait depuis L'Aube des Mondes. Chaque Verbe est un acte d'être et chaque point est un illustre mot. Le Langage se désirait en L'Union de L'Âme et se voulait pour chaque mouvement retrouver L'Origine. Je sus que l'inutile sombrait dans une souffrance, lors que les mots justes devenaient Ascension.
- Est-ce donc Cela L'Amour ?


Océan sans rivage

lundi 3 avril 2017

Oraison II


Peinture de Sardar S.G. Thakur Singh

Mes yeux voguent en cet empyrée et survole le monde oublié
Escortée du Plus Noble des Archanges
Messager Céleste que l'enfant attend avec amour sublimé
Quand les portes du Paradis offrent l'espoir
Seigneur des Mondes Magnifiés
Seigneur des âmes qui te cherchent et t'appellent
Seigneur des Contrées Immortelles
Seigneur des Sources vives et purifiantes
Seigneur de toutes les Paroles et de toutes les écoutes
Seigneur des Majestés Illimitées
Seigneur des oraisons et des Louanges
Seigneur des cœurs mortifiés et des larmes épanchées
Dans la nuit de l'oubli et la certitude du jour
Quand l'éclat magistral pointe au loin
Seigneur des Complaintes et des meurtrissures
Seigneur des Confidences
Seigneur si proche du quémandeur
Seigneur qui seul redonne confiance
Seigneur des mondes parfumés de Ta Sainteté
Seigneur qui arrête le Voyageur
Simple passant, aspirant à ce renouvellement
Seigneur de l'affamé
Seigneur de l’assoiffé
Envoyant son Haut et Digne Ami
Parcourant le chemin des lamentations
Seigneur, qui TE demande Audience, n'est pas refoulé
Seigneur agrée la requête du pauvre pécheur et de l'infortuné
Seigneur accorde-nous la Faveur de t'aimer et d'être aimée.

Océan sans rivage

dimanche 2 avril 2017

Oraison I

Illustration du 18e siècle (Inde) représentant le soufi Sain Mir Mohammed Sahib (1550-1635) priant à Médina

Louange à Dieu qui n'a ni commencement ni fin
Louange au Roi du Ciel
Louange au Roi Éternel
Dans la pureté d'un monde Gracieux
Légèreté de l'âme qui vole sans crainte
Seigneur, de par cette encre et cette plume
Je dépose mon cœur
Cette encre est ce vin
Un sang qui ne cesse de s'écouler
En cette Veine est le chemin du Bonheur
Les cavités de cet être sont les états
J'ai semé en chaque larme l’ineffable Amour
Languissant en cette Présence
Exhalaison envoûtante du Retour
Tout s'évanouit sauf TOI
les pas sont la certitude de Ton approche
Ceci est à TOI
Un parchemin fait de la plus délicate soie
Ma prière est Le doux chant de l'Aube
Aérien en cet état
Chant sublimé par le Mystère
La roche du pur cristal
Est devenue Beauté Magistrale
Qui voit?
Je T'implore par ce secret qui me lie au Roi
Au Nom Unique qui est Ta Grâce
Clé de la Rencontre
Les genoux pliés, le front au sol
De m'unir à TOI

Océan sans rivage